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La route a été longue, mais la récompense est à la hauteur de l'attente ! La ville s'apprivoise en quelques instants : deux rues parallèles au Rio Beni, coupées perpendiculairement par des ruelles commerçantes, le tout au coeur de la jungle. La moto semble étre le seul véhicule en usage et il fait très chaud.
Nous prévoyons de passer une semaine dans les environs. Nous commencerons par 3 jours de "pampa" (rivières) puis ce sera 3 ou 4 jours de "selva" (jungle).
Le premier soir, nous prenons quelques verres avec Duncan, notre compagnon de voyage australien. Il a trouvé un guide particulier et part le lendemain pour 8 jours de jungle. Son but : apercevoir l'un des rarissimes jaguars.
Nous serons en route pour le Brésil à son retour et nous célébrons donc notre séparation avec les cocktails locaux : "Mosquito Bite, Bolivian Blaster, Jungle Juice..". Nous apprendrons plus tard via son agence que c'est son propre guide qui l'aura tiré du lit le lendemain matin
Pour notre part, nous partons vers la fameuse "pampa" qui débute à 3h de voiture de Rurre. Mais une mauvaise surprise nous attend sur le chemin : un groupe de locaux a organisé un barrage sur la route pour protester contre la faible fréquence de livraison des carburants dans leur village. Impossible de passer.
Heureusement, notre guide nous annonce l'arrivée imminente de "leaders" qui, promet-il, règleront le problème en un clin d'oeil. Les "leaders" arrivent en grande pompe 3h plus tard :
Après une heure de discussion, les "leaders" reviennent bredouilles. Nous devons rebrousser chemin. Une journée de perdue… et pas de "pampa" jusqu'à nouvel ordre.
Nous ne nous laissons pas abattre. De retour à Rurre, nous réservons 3 jours de jungle avec "Madidi Travel", une agence "premium" qui semble faire l'unanimité en ville. Pendant 3 jours, nous seront logés au coeur d'une jungle dont Madidi Travel a la gestion exclusive. Les activités seront organisées selon notre humeur du moment avec un guide dédié : exploration de la jungle, balades sur l'un des 4 lacs, expéditions nocturnes, pêche aux piranhas, conception de bijoux etc.
Nous partons le lendemain ; toute la matinée, nous remontons le Rio Beni pour arriver finalement dans la forêt amazonienne telle que nous espérions la voir : arbres immenses, lianes, cris d'oiseaux, insectes étranges…
Pas de risque de croiser d'autres touristes ; nous ne sommes que 5 dans les 4000 hectares environnants. La demi-heure de marche nécessaire pour rejoindre le camp est un pur moment de bonheur.
Sur place, nous découvrons notre chambre. Nous sommes isolés du camp au coeur de la "rainforest", simplement protégés par une moustiquaire géante qui fait office de murs.
Depuis la chambre, nous voyons passer un étrange animal, à mi-chemin entre le raton-laveur et la belette. Pour le photographier, nous rampons pendant 5 à 10 minutes, en retenant notre souffle à chaque craquement de brindille. Notre discrétion de sioux est récompensée par un précieux cliché :
Mais lorsque nous nous relevons, l'animal ne s'enfuit pas. Au contraire : il se précipite vers nous, et nous monte littéralement sur le corps... Nous apprenons plus tard qu'il s'agit d'un "coati", recueilli blessé par la propriétaire des lieux et réduit à l'état domestique. Les gestionnaires du site ont l'intention de relâcher l'animal dans la nature quelques semaines plus tard. Nous nous permettons de douter de son espérance de vie en milieu hostile...
Nous rencontrons Rogerio, notre guide, et Clémence, une Française de 29 ans qui se joint à nous pour les 3 jours. Puis nous allons rejoindre le lac voisin, infesté de caïmans et de piranhas.
Rogerio nous initie aux joies de la pêche au piranha. Agathe, ivre de fierté, est la première à faire mouche :
Sur le retour, alors que la nuit tombe, les moustiques et les chauves-souris font leur apparition. A côté de la barque, d'inquiétantes bulles trahissent la présence des caïmans. Nous voyons l'un d'entre eux s'enfoncer dans les eaux sombres… Nous accélerons le rythme jusqu'au camp.
Le soir, les piranhas passent à la casserole. Agathe et Clémence trouvent le goût un peu fort. Nico termine les assiettes.
Après le repas, nous partons en forêt découvrir la jungle de nuit. Le plaisir est un peu gâché par les moustiques mais l'ambiance est unique pendant les deux heures de marche. Nous apercevons des traces de jaguars encore fraiches.
Sur le retour, nous croisons un charmant spécimen de tarentule, particulièrement velu :
Le lendemain, nous entamons une longue journée de marche vers le lac "Pinky", ainsi nommé en hommage au chien de la propriétaire des lieux, cruellement dévoré par les caïmans en voulant rejoindre la barque de sa maîtresse.
L'objectif avoué de la journée est de dénicher des paresseux, qu'on peut parfois découvrir suspendus sur les branches des arbres en bord de lac. Le groupe de la veille n'en a pas aperçu et nous espérons en débusquer au moins un pour pouvoir susciter leur jalousie le soir au dîner !
Dans la jungle, Roger nous initie aux secrets de la faune et de la flore amazoniennes. Sur ses conseils, nous nous offrons de délicieuses petites friandises salées sur le chemin : des termites !
Quelques minutes plus tard, nous poursuivrons l'expérience gastronomique avec de petits vers qui parasitent les noix de coco. Gras, gorgés de jus… C'est un régal pour les papilles :
Nous faisons parfois des rencontres surprenantes, comme ce petit oppossum à demi-mort, lourdement tombé d'un arbre. En nous apercevant, il "ressuscite" quelques instants. Clémence, épouvantée, prend la fuite.
Arrivés au lac, nous ne tardons pas à débusquer un paresseux , perché tout-à-fait en haut de son arbre. En 10 mn d'observation, l'animal ne bouge pas d'un pouce.
Puis nous passons quelques heures à pêcher. C'est Nico, cette fois-ci, qui a la main heureuse.
Sur le chemin du retour, nous croisons des singes de toutes sortes : singes hurleurs, capucins, singes jaunes etc.
Mais la plus belle surprise restera sans conteste la découverte d'un nouveau paresseux en train d'entamer l'ascension de son arbre. Nous sommes si proches que nous pouvons le toucher, lui infligeant sans nul doute la peur de sa vie.
Terrorisé par ce contact inattendu, le paresseux "sprinte" vers les hauteurs avec une lenteur risible. On se demande bien comment cette espèce a pu traverser le temps en échappant aux lois du darwinisme.
Cet épisode nous a fait perdre du temps, et il fait nuit quand nous retraversons le lac aux caïmans. Le quart d'heure de traversée s'effectue dans un climat un peu tendu, mais nous arrivons au camp sans encombre.
Le lendemain matin, nous partons en direction d'un nouveau lac, repère de perroquets.
Nous nous faisons aborder par des"singes-araignées", très affectueux. Agathe est aux anges. Voyez avec quelle aisance elle manipule les sympathiques primates :
Au milieu du lac, nous sentons un choc sous la barque : c'est un caïman qui devait dormir entre deux eaux et que nous avons heurté. Notre guide, qui l'a entraperçu, décide de nous faire rebrousser chemin. Les 5 mn nécessaires pour regagner la berge passent très lentement.
De retour au camp, les filles choisissent l'activité "conception de bijoux". Nico, dont la virilité n'est pas valorisée par l'exercice, rejoint l'autre groupe pour une dernière excursion. L'occasion, sur les conseils d'un guide un peu "tête brulée", de plonger la main dans un nid de fourmis de feu pour en expérimenter la piqure.
Au camp, l'un des deux guides nous confirme que la grêve des villageois est terminée. Nous partirons donc pour la "pampa" dès le lendemain !
- comments
oliv Franchement, c'est un régal de vous suivre... tant de découvertes, et toujours la petite touche d'humour. Parfois j'ai l'impression de relire de vieilles dissert de Nico.. c'est top !
celine courty ok je viens d'avoir une deuxième attaque spider MERCI AGATHE !!! :-) je suis entrain de me demander si vous etes pas un peu fou à vivre avec les croco et les migales !!!! je flippe rien qu'en lisant votre reportage !!! hate d'avoir les détails de vive voix
Aline Incroyable!
Flo Vous méritez de gagner Koh Lanta !!!!
Rose et Santi MERCI pour ces beaux récits d'aventure ! On se REGALE à vous lire !!!! Makay, à ton retour, il faut nous faire passer tes vieilles dissertes (cf message "d'oliv") Coup de coeur hilare pour la vidéo du paresseux en stress et en sprint ! Magique !!!!