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Le lendemain de mon retour de jungle, le réveil est lent, fastidieux, langoureux, tout en stretching et flemmardise. Ou comment même réussir à apprécier ses courbatures ! Une fois debout, marcher est plus délicat et je ressemble davantage à une chose cassée qu'à une nana fringante ! Mais bon, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, il est 9h45 et je me grouille pour ne pas rater le petit déjeuner.
J'y croise Piotr, avec qui on s'était plus ou moins filé rendez-vous, mais tard, juste avant la fermeture du petit déjeuner, d'un fort rapide commun accord. On décide de chacun faire ce que l'on a à faire et de se retrouver vers 14h30 pour manger un morceau. J'en profite pour retourner larver dans ma chambre, puis, prise d'une crise, m'habille et pars donner mon linge à laver et me faire faire une manucure. Ouais, je sais, je devrais pas m'agiter autant, ça donne le vertige...
Je retrouve Piotr, on part prendre un café au Bolaven, et manger un petit gâteau. Sur le retour on décide de réserver un voyage aux 4000 îles dans le sud. Les on-dit des touristes sur le retour du même lieu sont à peu près en ces termes : "quand même, y'a beaucoup d'eau hein... On a vu passer une maison, c'est dire hein. Mais ça va, c'est tranquille ! Pas de problème !". Hahaha, rassurant ! Histoire de, on réserve donc une journée et une nuit, et moi, je verrai sur place si j'y reste une deuxième nuit. Et puis ensuite et bien... petit tour du marché et retour sur la terrasse de notre hôtel, au 7eme, avec vue panoramique sur la ville, le Mekong, la rivière Sé, le coucher de soleil ultra furtif, de la BeerLao qui coule à flot, un bon diner... La vie est trop cruelle.
Lendemain matin, dimanche donc, le minivan vient nous chercher à 8h. J'ai pu récupérer mon linge propre (bonheur) juste avant... La classe. Deux heures et demi plus tard, on arrive à Nakasang, terminus, tout le monde descend. Nous avions pris des billets pour l'île de Don Khone mais malheureusement, celle-ci étant inondée, disons, passablement (hihi - de l'eau aux genoux), nous avons dû nous rabattre sur Don Det, qui touche la précédente et y est reliée par un pont, mais qui est beaucoup plus touristique et moins fun donc.
Et là, on se retrouve sur cette ile, on trouve une guesthouse dont le rapport qualité/prix nous convient parfaitement (pas la moins chère, clairement, mais qui veut dormir dans ces chambres crades ?? - mais pas la plus chère non plus !) et là... On se pose comme des larves dans leur restaurant. Il y a des coussins triangulaires thaïlandais partout, c'est le chill-out absolu, en particulier en cuisine : le record à battre est donc mon muesli apporté au bout de 40 minutes de crevage de dalle le lendemain matin, par exemple.
Autant vous le dire : avec la boue ambiante, les inondations sérieuses, on a pas foutu grand chose. Nous avons commencé par vraiment ne rien faire du tout pendant au moins deux heures. Puis, on a fait nos riches et on s'est booké un bateau juste pour nous pour une heure. Avec une largeur de deux passagers, c'était un bateau de bonne taille et donc tout à fait zen pour une balade sur ce Mékong fou (pour info, les petits bateaux de largeur d'une personne étaient, à fond, quasiment en sur place s'ils remontaient le fleuve. Cela vous donne une idée de la force du courant. Vous verrez les photos des "petits arbrisseaux fragiles" déracinés par la force du Mékong...)
Le patron du bateau était tellement zen et tout sourire, c'était beau à voir. Son visage était un rayon de soleil dans ces journées au ciel blanc menaçant. Et puis là, on s'est vraiment rendus compte qu'on n'était pas au Vietnam ! Là où les vietnamiens nous auraient ramenés au bout de 55 minutes, histoire de toujours gratter un peu, lui nous a fait une promenade de deux heures. On avait acheté des bières. Pffff. La vie est dure, c'est moi qui vous le dit. Je suis rentrée de cette balade dans un état ! J'avais l'impression d'avoir fait deux heures de hammam et une heure de massage. J'étais ultraaaaaaa zen, détendue, souriante, complètement shootée à je ne sais quoi de merveilleux. Quelle sensation !
De retour à la guest house, on s'est refait une séance de larvage intensif. Ne rien dire, ne rien faire, juste être. Merveilleux. Complétude. Puis diner, dodo, dur dur.
Le lendemain, on rentre à Paksé. Bateau à 11h, minivan à 12h, arrivée à Paksé à 14:30. Je me trouve une guest house pas loin de l'hôtel précédent où Piotr se réinstalle. A Don Det, nous avions fait la connaissance de Inês, une jeune portugaise adorable qui fait plusieurs mois de voyage / études. Elle vient de passer 4 mois en Chine dont deux pour parfaire ses études de médecine chinoise traditionnelle. Puis quelques semaines au Vietnam et au Cambodge et elle vient de débarquer au Laos. Dans un mois elle part en Thaïlande à Chiang Mai où elle va rester deux mois pour étudier les massages thaï. Il semblerait que l'école soit ultra réputée et que l'on peut s'inscrire même si on est débutant. Cela va lui couter 500 euros pour un mois, logement fourni et cours toute la journée ! C'est presque tentant...
On la retrouve à Paksé et on se donne rende-vous sur la terrasse panoramique pour l'apéro. Peu après, on se rend tous les trois en bord de Mékong, dans un des nombreux restaus dont je parlais déjà l'autre jour après mon excursion à Wat Phou avec mes deux infirmières. Là on y déguste ce que mon ami Kami m'avait recommandé : poisson cuit en croute au sel, petites herbes crues asiatiques, feuilles de riz, sauce aigre douce, cacahuètes : on se fait soit même ses rouleaux de printemps de poisson ! Un régal, pour une somme ridicule : 3,50 euros pour un poisson entier énorme ! Et Inês et moi avons partagé ! Autant vous dire que la bière nous a coûté plus cher.
Au cours de cette soirée, on apprend également que Inês a un deuxième métier : elle est experte en arts martiaux et entraine la police et les sociétés privées de sécurité au Portugal... Elle a donc 23 ans :-) Haaaaa ! Ces portugais ! Moi je dis, la grande grande classe. Décidément, vraiment je les adore. On échange nos coordonnées avec la forte probabilité de se croiser... à Chiang Mai. Adorable minette. Trop cool.
Et puis ce sont les aurevoirs : Inês part le lendemain pour une journée en minibus de découverte du plateau de Bolaven. J'y pars aussi, mais pour plusieurs jours, et en moto. Quant à Piotr, il repart le lendemain pour Londres via Ho Chi minh... Me voici de nouveau seule pour la première fois depuis mon arrivée à Paksé !
La suite bientôt... :-))
Mais je peux d'ores et déjà vous dire : le Laos c'est THE pays. Je suis raide dingue de ces gens, de ces paysages, de cette atmosphère. Je vous garantis que, sauf cas de force majeure (insha Allah en quelque sorte :-))), je reviendrai ici.
- comments
gil7429 Tu as raison, la vie est vraiment trop dure ! Comme je te plains ...
Cotcot ... ravie de voir que les portugais ont toujours "la côte" ... malgré la rude concurrence des laotiens !!!Question, après tous ces moments de plénitude, de bonheur intense, comment vas tu faire pour réintégrer "la vraie vie", je veux dire par là la vie d'une jeune-cadre-dynamique-européenne ??? As tu conscience que tu vis actuellement dans une bulle ??? elle est sublime, chatoyante comme une bulle de savon (mais en béton armé, tant tu t'y sens protégée) !!! A moins que tu ne décides de tout plaquer et d'aller vivre au Laos !!!!!!!!!!!!! (et après tout why not, c'est TA vie ... sauf que, égoïstement, je ferais la gueule ... aller te _____voir à Paris, à Genève c'est encore possible, mais au Laos (ou autre) ???????????????PS : l'espace entre te et voir est signé Trompette qui a marché sur le clavier (et, douée comme je suis, je n'ose rien faire de peur de tout effacer) (c'est fou ce qu'une main bandée, une attèle -même s'il s'agit de la gauche, moi qui suis DROITIERE- peut être invalidant !!!)
gil7429 @ Cotcot - Etonnant comme nous partageons les mêmes réflexions sur demain pour Nadège.Concernant les portugais : je n'ai jamais compris pourquoi certains portugais affichaient un certain complexer d'infériorité. J'aurais mieux compris et admis l'inverse, eux qui ont découvert le monde, investis les plus beaux endroits du monde, Goa, Sao Tome & Principe, Diedo Suarez, Macao, Luanda, j'en oublie. Non vraiment, plus de quoi être fier que le contraire. Peuple travailleur, courageux, opiniâtre, j'aime le Portugal et les portugais. Bonne soirée, chère Cotcot.
cotcot ... au sujet du "complexe d'infériorité" des portugais ... quand j'étais jeune fille à Paris dans les années 50 il n'y avait pour ainsi dire pas de portugais en France et quand on découvrait ma (demi)nationalité on me parlait de Vasco da Gama, des Découvertes, de Luis de Camoes ... plus tard, après l'arrivée massive des ouvriers portugais (vers les années 60/70) on me disait "vous êtes portugaise ? quelle merveille ! vous ne pourriez pas me recommander une femme de ménage !"
gil7429 @cotcot - J'ais écrit "certains", pas tous, heureusement !
supet-toutounet I love the etrol tank hanging from the roof :)) Surely, the captain would be smoking no ?