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Nous ne passons qu'une journée à Pyin Oo Lyin car c'est à Hsipaw, plus au nord, que nous souhaitons nous arrêter pour y étudier les possibilités de trek. Nous prenons tout de même quelques heures dans le jardin botanique de la ville pour une petite balade bucolique. Les moines et les Birmans, décidément très « fleur bleue », sont dans leur élément.
Quelques kilomètres plus loin, une pagode contenant un bouddha géant est dressée en plein milieu de la route. Le bouddha était initialement destiné à être exporté en Chine, mais le véhicule en charge de son transport a eu un accident. Après plusieurs tentatives infructueuses pour le récupérer, il fut conclu que " le bouddha avait décidé de rester sur place" : un rond-point et une pagode ont été construits autour de son point de chute.
Le chauffeur qui nous ramène à l'hôtel en moto fait de nombreux détours pour saluer famille et amis. Nous le soupçonnons de vouloir nous exhiber !
Nous partons à Hsipaw, au cœur de l'état Shan, le matin suivant. C'est sur le quai de la gare ferroviaire que nous rencontrons Tracey et Jo, un couple de Californiens originaires de San Francisco.
Nous sommes intrigués par les jumelles que Jo porte autour du cou. Il nous explique être un spécialiste des oiseaux : un "bird watcher"... Son voyage en Birmanie doit lui permettre d'approcher des espèces endémiques.
À chaque arrêt du train, nous voyons Jo scruter les frondaisons. Peu avant Hsipaw, il déniche successivement un fauconnet à tête jaune ("white-rumped falcon") et un pigeon de Hodgson ("speckled wood pigeon").
En fin de parcours, le train emprunte le "second plus haut pont ferroviaire du monde". Pour ne pas abîmer la structure, le passage est emprunté à vitesse réduite ;
Hsipaw, bourgade tranquille encore épargnée par le tourisme, est un point de base idéal pour visiter les villages Shan des collines environnantes. Après discussion avec un guide local, nous choisissons un trek de trois jours, qui doit nous permettre d'atteindre des zones reculées.
Nous serons accompagnés par un couple de Polonaises et par les deux Californiens. D'un commun accord, nous décidons de réaliser le trek de trois jours en deux jours seulement pour pouvoir gagner une journée dans nos itinéraires respectifs.
Nous rejoignons le point de départ de l'excursion en empruntant une longue route poussiéreuse. Jo est monté sur le toit du véhicule avec sa paire de jumelles et son "encyclopédie des oiseaux du sud-est asiatique". Nico se retrouve juché sur le porte-bagage, en compagnie d'un groupe de jeunes moines.
La route est très accidentée. Sans surprise, nous crevons en milieu de parcours.
Nous crevons une deuxième fois quelques kilomètres plus loin ! En attendant l'arrivée d'une nouvelle roue de secours, nous observons les travailleurs locaux ; sous une chaleur de plomb, ils cassent à main nues de lourds gravats et les chargent manuellement dans une fourgonnette.
Les travailleurs nous accueillent par de grands sourires. Jo prête ses jumelles à l'un d'entre eux, qui en reste pantois.
Nous démarrons le trek le lendemain matin. Nous traversons d'authentiques villages Shan dont les habitants nous regardent avec curiosité. On est clairement loin de tout.
L'excursion est difficile ; il faut enchaîner montées et descentes sous un soleil de plomb. Les Polonaises ont du mal à suivre.
En fin d'après-midi, les Polonaises, épuisées, nous abandonnent. Elles se font raccompagner au village en moto.
Nous poursuivons à 4, tandis que le soleil commence à baisser. Notre guide nous fait prendre un "raccourci" en nous faisant passer par un village complètement à l'écart de l'itinéraire classique. Les enfants sont surexcités par notre présence.
Nous parvenons au village alors que la nuit est déjà tombée, après 5 « cols » franchis et 11 heures de marche.
Nous nous endormons après un repas expéditif.
Le lendemain matin, Agathe et Tracey se plaignent de douleurs au genou. Par prudence, elles doivent se résoudre à renoncer à la deuxième journée de marche, et rentrent au village en moto.
Jo et Nico suivent le guide dans un environnement beaucoup plus luxuriant que la veille. Après quelques kilomètres de marche, Jo s'arrête brusquement et désigne la cime des arbres... C'est un drongo à crinière ("hair-crested drongo")... Une chance !
Sur la branche d'à côté se trouve un spécimen inconnu du Californien. Fébrile, il tourne les pages de son encyclopédie, sans reconnaître l'oiseau. Une nouvelle espèce ? Dans le doute, Jo sort sa caméra et filme le volatile sous plusieurs angles, en agrémentant la séquence de petits commentaires techniques.
Pendant ce temps, Tracey et Agathent profitent de leur moto pour explorer de nouveaux villages.
À midi, Jo se plaint de maux de ventre. Il abandonne à son tour le trek, laissant Nico - seul survivant de l'hécatombe - avec le guide.
Les paysages de fin du parcours sont de la même veine que ceux du jour précédent. À l'hôtel, le groupe se retrouve autour d'une bière fraîche.
Mauvaise nouvelle : Jo a finalement identifié l'oiseau mystérieux - un simple gobemouche à gorge blanche ("white-gorgeted flycatcher").
Après une douche salutaire, nous rejoignons la station de bus en direction de Mandalay, d'où nous prendrons dans la foulée un bateau pour Bagan. Nos amis californiens nous rejoindront deux jours plus tard.
- comments
Gloubox un gobemouche... genial le nom !
Flora Sur quel site as-tu trouvé ces poétiques traductions des noms d'oiseaux?!